Lolo des Bellons

Nous avons reçu nos amis tarbais, Lolo et Dany venus disputer le tournoi DCDL ciotaden, sans rien suivre de la nouvelle tourmente Olympienne (4^e entraîneur de la saison). Classique !

En cette année Marcel PAGNOL, restons dans le plutôt classique en proposant à l’instituteur de suivre les traces de l’écrivain Provençal, en commençant par le quartier Allaudien des Bellons, là où la famille avait ses habitudes de villégiature dans la Bastide Neuve, tout en haut de La Treille. Puisqu’il est désormais quasiment impossible de se garer à proximité, nous ne pourrons montrer à notre ami la bastide familiale (et son oliveraie dans les restanques), l’évocation des récits débutera donc à hauteur du Vallon de Passe-Temps.

Par le sentier jaune à flanc de colline, nous entamons une bonne montée à un rythme soutenu pour découvrir tour à tour les Tête Ronde, Grande Tête Rouge ou Taoumé pour atteindre, comme prévu, le Col d’Aubignane en une vingtaine de minutes. Comme dans les souvenirs d’enfance de l’écrivain, nous pouvons détailler ces lieux de vie des bartavelles (perdrix), fauvettes ou « groshibou » sans que nous n’en croisions un seul, à peine quelques randonneurs à saluer et encore. Pause boisson avant de citer encore la « Grotte de Manon » (Plantier) ou le Garlaban dont nous n’apercevrons que la grande croix blanche, à plus d’une heure de marche de là…

Pour l’heure nous profitons d’une belle après-midi ensoleillée, et sans vent, pour poursuivre en direction de « la ferme d’Angèle », dont les pans de mur tiennent encore un peu. Friand de nos explications, « Lolo des Bellons » a semble-t-il apprécié d’apprendre les histoires sur le trou du mur pour les caméras de l’époque des tournages, puits, four à pain, champ de blé entretenu par la société locale de chasse etc. Après le jaune nous changeons pour la couleur bleue, le Sentier Pierre TCHERNIA nous conduisant, en quelques lacets et saine grimpette, vers un autre lieu emblématique du secteur.

L’autre décor de briques et de pierres en façade, a servi dans les années 30 pour le film « Regain », on ne peut imaginer aujourd’hui faire monter acteurs, techniciens et matériel en haut de ces collines jusqu’au (faux) village d’Aubignane, merci aux mules et ânes de l’époque. La vue à 360° depuis le sommet, jusqu’à la baie de Marseille, nous ravit à chaque fois, les floraisons actuelles n’en sont que plus charmantes. Redescente par le même chemin jusqu’au Col d’Aubignane, un peu plus occupé (2 randos, 3 cyclos) et soumis à de faibles rafales au-dessus des collines de Marseille.

Justement, nous faisons le chemin inverse des PAGNOL qui repartaient vers le tramway de la grande ville, dernière halte au petit cimetière de La Treille où repose l’écrivain-cinéaste avec sa mère Augustine et sa fille Estelle. « Il a aimé les sources, ses amis, sa femme » (Virgile) est l’épitaphe en latin sur sa tombe, à quelques pas de celle d’autres membres de la famille (Joseph, le père, Paul, le petit frère, …). Dans l’allée en contrebas, nous trouvons aussi la sépulture des BROQUIER, dont l’ami Marius était également le maçon-décorateur de plusieurs films, la reproduction miniature de la ferme d’Angèle n’en a que plus de sens. Enfin, comment ne pas s’attarder un instant sur le « fameux » Lili des Bellons, ami d’enfance de Marcel, Baptistin David MAGNAN tué sur le front de 1918. Le touriste instituteur a semble-t-il apprécié nos minimales informations, avant de les raconter à Dany, souffrante, restée à la maison.

Éric