Régage d'amitié

Après les Bleus du rugby la veille, nous avions projeté d’aller à la rencontre des cyclistes professionnels en reprise de saison au GP La Marseillaise, dont le départ réel était donné depuis l’église de La Bourdonnière à Allauch. Direction Pichauris puis le Régage, eux en vélo par la Route du Terme, nous à pinces jusqu’au terme de nos 4h et quelques pour 14 bornes.

Accompagné de l’amateur de bicyclettes Vincent, nous partons donc vers les 10h15, depuis le parking de l’Oule occupé comme jamais par une huitaine de véhicules. A peine étions nous sur la seule partie goudronnée du secteur que nous croisons des dizaines de trailers, pour la plupart occupés à ingurgiter leur quart d’orange et de banane distribués quelques mètres plus haut. Juste avant le Col de l’Hirondelle, le « ravito » était apprécié par ces affamés d’asphalte et surtout de sentiers, avec 12, 26 ou… 46 kms à s’avaler, autant dire presque l’amer à boire ! Par ce chemin de la Bourdonnière à Pichauris, nous  voyons désormais parfaitement le Massif de l’Étoile, Pilon du Roy, par moments l’Aire de La Moure ou le Mont Julien que les coureurs auront pour point de mire jusque Cadolive.

Nôtre copain découvre les lieux mais reconnait les alentours, le soleil inonde ces coins de verdure à l’immensité remarquable (5000ha, la moitié de la superficie de Paris intra-muros), depuis cette citerne la vue s’étale jusqu’à la mer. Nous rattrapons un groupe avec enfants d’espagnols/asiatiques immatriculés 31, puis recroisons la piste des coureurs au niveau de la seconde citerne 480, certains semblent déjà HS avec le dénivelé pour redescendre du Col de Baume Sourne par l’Escalier de Goï, plus facile dans ce sens.

Encore quelques sentes bien senties et nous sillonnons jusqu’aux Fumades de Pichauris, jamais je n’avais vu autant de promeneurs, randonneurs, coureurs, dronistes, … le sentier des Bergers fait recette le dimanche. D’ordinaire je me sens plutôt seul voire esseulé, dans ce coin rêvé où « le Temps des Secrets » de Christophe BARRATIER (sur nos écrans mi-mars) avait posé son barnum en septembre 2020. Après la plâtrière d’autrefois et le sous-bois, le parking d’un autre « ravito », nous optons pour le petit chemin à droite de la ruine pour retrouver à hauteur des chevaux à l’entrée de Pichauris, croisant une nouvelle fois la route des essoufflés aux pas saccadés. Quelques repères plus tard, nous longeons la départementale jusqu’aux « ânes du Régage » (avec une belle faute!) pour arriver au fameux Col du Régage où les cyclistes devaient se disputer un tout nouveau prix (LIRE la prochaine fois).

Pause déjeuner d’une heure pour supporters incompétents, nous reprenons un autre chemin à l’instinct pour retomber sur une trace jaune en haut d’un col, en évitant bien de remonter le Mont du Marseillais. Quelques balisages plus loin, toujours des trailers de la Galinette, éparpillés façon puzzle, des km à dire bonjour en se croisant à quelques cm, souffles coupés et crachats, si on n’a toujours pas chopé le virus là, on ne l’aura jamais… L’envie pressante d’une coureuse en manque de lucidité nous a égayé le retour, nous avons passé une bonne demi-journée à hauteur de ce qu’on espérait, finissant à 15h15 pétantes devant la retransmission de course à la TV régionale.
Grand Prix de l’amitié marseillaise, des Maurins à Peypin.

Éric