L'éclate saison à la Moline

C’est un peu « l’éclate saison » en ce début de printemps du côté de La Moline comme dans la plupart des parcs et jardins marseillais.

On appelle ça désormais un relais-nature, nouvelle dénomination boboïsante pour les écolos de tout bord, la ville a même osé un loufoque « plante des arbres afin de créer des lots de fraîcheur et renaturer ce lieu » placardé sur l’une des entrées. Le plan des lieux, en revanche, est quelque peu défraichi, heureusement la plupart sont des habitués pour courir, se promener, se détendre avec leur animal de compagnie. Hormis les slogans pro-palestiniens sur les pavés devant la grille et quelques tags plus ou moins explicites sur certains murs, ici « tout est naturel et tout est sauvage » comme chantait l’ex-Plan-de-Cuquois le plus célèbre.

Si une fois précédente nous avions croisé le maire des 11e&12^e, en famille devant l’une des installations de jeux pour enfants, la plupart des personnes de cet après-midi sont des anonymes en sortie détente après les boulot ou retraités avec ou sans petits-enfants à garder. Le nôtre crapahute entre les marguerites et les pigeons à attraper, plus faciles encore sont les cailloux à ramasser… Dans cette orgie de couleurs, il s’ébroue entre les genêts, les pins, les cyprès majestueux ignorant (pour l’instant) les agrès de sport. « Roulez jeunesse », vélos, trottinettes et poussettes se partagent l’espace depuis le Château de Bois-Luzy jusqu’à l’Église de Montolivet pour notre part.

Si l’église Saint-Fortuné ne fait pas trop recette, le boulodrome du quartier accueille des passionnés, jour et nuit parait-il, pas autant en tout cas que les propriétaires de chiens qui se retrouvent là au coucher du soleil. Le « forum » en guise de terrain de foot, la friche en aire de jogging, un îlot de verdure où l'on se faufile dans les différentes allées en prenant gare à la fermeture des grilles …dès 18h40 !

Côté Montolivet justement, le Monument aux morts des conflits passés et son sublime olivier, font face à la Chaîne de l’Étoile tout là-haut, bien au-delà de la L2 qui sillonne et fourmille non loin d’ici. Autre coin de détente pour les plus jeunes, ce jardin agrémenté de structures d’éveil (toboggan, tourniquet moderne, animaux à ressorts – ici un sanglier et un hérisson) que Jules a désormais l’habitude de fréquenter. Le Jardin des Shins (rénové en 2021-2022) traduit probablement une mixité sociale par les origines, les abeilles du secteur n’en ont absolument rien à butiner.

Éric