Sans peine ni hâte

Pas vraiment en tenue « Prince de Galles » malgré la victoire de la veille, nous passons rapidos devant un pâle « HM », au moulin sans ailes, pour attaquer la montée de la traverse des Charmettes, plus coupe-pattes que charmante. Les nuages gris, premières gouttes et insectes aussi sont de sortie, on croise même une procession non religieuse de chenilles, direction les pins du quartier. Préservation des espaces naturels, les nombreux tags ne font apparemment pas partie des grands desseins, on se contentera d’admirer les éternels collines et sommets sur la gauche. Bien que cette sortie soit l’une de nos plus fréquentes par sa proximité, le secteur du golf est toujours apaisant, parfois réjouissant, assez souvent surprenant.

Juste après les hautes herbes, accompagnés quelques instants par un chien, derrière lesquelles nous entrapercevons les hauteurs du village, un premier arbre fait obstacle pile poil sur le chemin, un autre encore plus imposant a subi le même sort, les vents violents du week-end ont même contraint les autorités à annuler la fête de la mer à Sausset, entre autres manifestations ponctuelles, et carrément la fermeture des parcs et jardins marseillais pour l’après-midi du dimanche. Pour l’heure, nous poursuivons sur la terre (désormais privée… apparemment) où naguère, le golf d’Allauch faisait écho à celui de la Salette côté droit, à Marseille. Quelques irrespectueux de Dame Nature ont jeté un jerrican, et plus loin sous un empilement de rochers des restants de nourriture ou de canettes, nous partons vers la gauche où les greens et autres bunkers n’en ont gardé que les poubelles ou les pancartes.

L’autre fois, nous avions même revu avec étonnement, là où les golfeurs rangeaient ou lavaient leurs équipements, l’endroit est à la fois vidé mais aussi utilisé (?) de temps en temps. Avec ma sale tête (cet automne) ou mes jambes en feu (l’été dernier), je viens suffisamment souvent pour apprécier le coin en toutes saisons, et malgré un ciel plus qu’assombri ce jour-ci, nous profitons de la pousse des fleurs, du silence des sous-bois… et d’un trône au fond du jardin, une véritable œuvre. Tout comme cet empilement de bois fraîchement débités, et les moutons paissant au loin, ça fleure bon la campagne quasiment en ville. Nous avions été très surpris l’autre jour de croiser ici-même un garde-champêtre assermenté, venu chasser les nuisances sonores de motards peu scrupuleux, pas d’échappatoires pour pots d’échappements contrevenant la loi.

Passible d’une ou plusieurs amandes en fleur, notre boucle nous conduit devant la façade de la belle bastide de Fontvieille, porte défraîchie de l’association « Leis Ami d’Alau », derrière les joncs un vieux mas transformé en resto, figuiers, oliviers et mosaïques du quartier nous replongent dans la Provence ancestrale, après les Chips locales et le bassin de rétention des eaux de pluie, il commence à faire faim et soif… Quelques courses juste avant midi au nouveau Marché U, nous apprenons la date de la future journée de reboisement dans les collines (20 mars - Lou Limas) puis, comme la dernière fois en 30’ chrono du magasin à la maison, nous repartons par le chemin de Bellevue pour regagner nos pénates après 8km en 2h d'une balade semi-urbaine, achevée sous un demi rayon de soleil. Sans peine ni hâte.

Éric