Mets tes eaux là… François !

(SUITE) Avec la première grande descente au-dessus des gorges depuis l’imposante retenue d’eau de Bimont, la Cause n’est pas que le nom de la rivière toute droit venue du Verdon, ressortie à l’état de torrent, ça papote par petits groupes ou affinités, ça discute si bien que le groupe s’étiole comme un simple filet d’eau. Le peloton n’existe plus, tous les échappés attendent (parfois) les rescapés, de droite et de gauche la même nature environnante avec beaucoup d’arbres et bien peu de panorama au final (comparativement aux calanques ou collines de vers chez nous).

Je commence à boiter et Nathalie souffre d’une bronchite persistante, pas vraiment de gros bobos mais de quoi freiner un peu sinon ralentir nos habitués de courses au Frioul le 11 novembre, au Trail de Pichauris la semaine précédente, et même marathon pour l'une… De « beaux » quinquas bien plus affûtés que le Bibendum que je suis redevenu, à part ma volonté accrue, rien ne fonctionne plus vraiment. La théorie d’une heure entre les barrages se confirme, pour les 4kms, ça sera à vérifier par internet… sur les Infernets ! Notre grande et large piste domine le Tholonet, nous apercevons d’ailleurs les cimes automnales des sublimes arbres (bouleaux, peupliers ?) composant l’allée du Château (siège de la société du Canal de Provence) en contrebas.

Tandis que plusieurs délaissent les crêtes pour, soit descendre vers le fond des gorges, soit plonger vers la cascade du Tholonet que nous avions vue en 2020, nous poursuivons sagement sur la piste jusqu’à l’oppidum des Infernets, superbe promontoire sur la seconde retenue d’eau du jour. Le Barrage (de) Zola est un bel ouvrage, la plus haute voûte de son temps de ce type, érigé dans les années 1830 par le père de l’écrivain, François, éminent ingénieur hydraulicien venu à la rescousse de la sécheresse locale… et de la guéguerre aquatique entre Marseille et Aix à l’époque.
L’expression « Mets tes os là, Émile » n’existait pas encore, mais « Mets tes eaux là, François » aurait bien pu faire l’affaire. Le malheureux décédera d'une pneumonie sur le chantier...

Nous allons donc poursuivre depuis « la Petite Mer » en remontant tout le dénivelé bien indiqué sur la carte IGN, jusqu’à revenir à hauteur des carrières, pinèdes et autres chênes kermès accueillant quelques pissacans qui nous régaleront le soir venu. Une dernière vue plongeante sur la plaine feuillue du Tholonet, et nous voilà quasiment revenu au niveau des gros blocs de pierres bien marqués par leur utilisation antérieure. Au terme des 5 heures (soit 16h) dont 3h30-3h45 de marche effective pour 10 à… 14km selon les appareils, nous étions bien contents de poser nos séants en bagnole (même pas en fourrière) pour encore une bonne heure de retour, via l’autoroute et ses bouchons dominicaux à Plan-de-Campagne ; avant de retrouver l’autre Plan-de-Cuques et son animation cycliste, au cours de laquelle le coureur pro Maxime BOUET mettait un terme à sa carrière comme je l’avais indiqué en juin 2023.
La boucle est bouclée !

Éric