Face à l'amer

Depuis plus d’un an à Roquefort-la-Bedoule, nous n’avions pas réussi à réunir Vincent et Sophilippe, la probable dernière grosse sortie de 2023 aura été l’occasion de découvrir l’Anse de La Triperie, depuis Luminy en passant par la calanque et le port de Morgiou.

Oublions l’amer de ces derniers mois pour se retrouver en bonne compagnie, direction le Col de Sugiton, parmi des centaines de candidats à l’évasion, dimanche matin à la fraîche de 10h, 5° à peine… et deux fois moins dans nôtre trou, où les rênes illuminés sont déjà sortis pour les fêtes. En une vingtaine de minutes, ça papote boulot, famille et loisirs, retrouvailles qui mettent du bon baume au cœur, avant d’enchaîner les difficultés… Puisqu’avec Nathalie nous étions déjà descendus pour Morgiou par le sentier jaune, nous profitons du groupe pour tenter le sentier jaune pointillé à la fourche, dit « sentier difficile », afin d’atteindre le petit port en une quarantaine de minutes. Théoriques !

Entre le froid, la tchatche, les photos, les nombreux coureurs à pied, pas tous du dimanche matin, nous sommes déjà retardés en arrivant à la première difficulté du jour, trop grosse pour nous (et d’autres qui rebroussent chemin), mais facilitée par les conseils, les mains et surtout la chaine en 3 parties au-dessus du vide. Ça tire, ça pousse au cul, ça rigole quand même, merci les amis pour ce moment inoubliable. Du coup, la vision sur cette calanque (et au-delà) est vraiment différente puisque nous arrivons « par les airs », en serpentant encore le long du chemin nous atteignons la Calanque de Morgiou, puis le port via les Escaliers Louis XIII, presque à l’heure de l’apéro… trop tôt pour les lève-tard, déjà l’estomac dans les talons pour nous autres.

Décision collégiale d’emprunter le sentier noir d’en face pour gravir la falaise du Renard, plusieurs pauses me sont nécessaires, je suis déjà, étrangement, dans le (presque) rouge en observant la calanque où j’avais joué l’adamien en mai 22, puis en écoutant les explications du couple sur la Grotte Bleue dont nous devinons l’entrée sous-marine.

Vincent crapahute à l’avant, suivi de près par Philou au cœur vaillant, les filles « souffrantes » mais à l’air avenant, seul le gros du peloton ne met pas/plus un pied devant l’autre malgré l’amélioration de l’état général. Le régal des panoramas sur le Mont Puget, la Candelle au-dessus de Sugiton, le Devenson, les falaises Soubeyrane cassidaines, ocres de plaisir, le Bec de l’Aigle ciotaden et même le Cap Sicié tout au loin vers la Seyne-sur-Mer, me motivent à poursuivre encore un peu, au moins jusqu’au Col du Renard.  À SUIVRE

Éric