En montant visiter le (soi-disant) plus beau village de France, Gordes (84) classé par ailleurs 28e dans le « fameux » classement Vogue des 30 lieux iconiques (mai 2020), nous sommes passés par deux incontournables : l’Abbaye de Sénanque et le Village des Bories.
Monastère cistercien depuis le 12e siècle, l’endroit est certainement l’un des plus instagrammable de l’époque, malgré l’interdiction de pénétrer les champs de lavandin, la facilité d’accès doit rendre le lieu infernal en période de floraison (mi juin-juillet). Trop de monde ce samedi-là pour visiter d’autant plus qu’un rassemblement d’amateurs de véhicules (Mercedes + ou – anciennes) monopolisait le parking. Quelques vieux messieurs et leur galante compagnie collaient parfaitement à l’image d’« artistes », plus ou moins illustres, ayant fait la réputation du village haut perché du Luberon (prononcer Lubeuron et non Lubéron) mais beaucoup moins à celle que l’on se fait des moines d'une telle communauté.
Situé également à un jet de pierres de Gordes, le Village des Bories est un lieu incontournable afin de voyager dans la Provence des 18e et 19e siècle, beaucoup plus rude que de prendre des selfies en robe et chapeau blanc dans un décor lavande… Construit(e)s sur les versants des Monts du Vaucluse, les bories (ou « cabanes gauloises » de pierres sèches) sont typiques des plateaux calcaires méditerranéens, au nombre de 400 dans les environs de Gordes. Un premier film retraçant l’histoire de ces abris de berger, mais servant également de grenier ou d’entrepôt, au fil des saisons pour ces paysans qui cultivaient oliviers, vignes ou pratiquaient la culture des vers à soie.
Restaurer tout ce monde minéral aura demandé plusieurs années, au fil de notre paisible déambulation (presque seuls), nous avons tour à tour apprécié les panneaux d’explication ou les outils anciens, les fours ou bergeries, les resserres ou soues pour les porcs, les cuves à vin ou chevrières, autant de lieux de vie et de travail reconstitués en cinq parties, sur un tout petit espace, accessible à tous et pour une modique somme (6€ pour environ 35 minutes de visite).
Vraiment un moment sympa, en campagne par une route étroite, d’aucuns venant à pied par les sentiers qui relient les différents points d’intérêts gordiens, avec notamment le point de vue quasi obligatoire sur le village depuis la départementale. Quant à connaître le genre de bori, boris ou borie, a priori les 3 orthographes et les masculin ou féminin sont admis, la simplicité sous toutes ces formes, un peu comme ce pique-nique totalement improvisé à proximité du parking du Musée du Vitrail et Moulin des Bouillons, fermé le week-end...
Éric