Chasse à l’ouf !

Toujours en délicatesse avec un pied, récalcitrant à enchaîner les hectomètres, je me suis forcé pour aller faire quelques courses à pinces en cette veille de Pâques.

Pas de chasse aux meufs, encore moins aux veufs ni aux keufs en ce qui me concerne, j’ai passé tout le Chemin de Bellevue à éviter quelques mamans trop pressées. Si Dame Nature a actuellement le sens de la teuf, ni poulettes ni lapinous pour m’accompagner ce matin, chaque floraison me fait un effet bœuf, après les amandiers ou les figuiers, c’est au tour de la moindre espèce végétale de se mettre à neuf dans un tourbillon de couleurs. Une véritable chasse à l’o(e)uf !

Cerné par la ceinture de verdure environnante, mais aussi les câbles électriques, il faut avoir l’œil affûté (à défaut de tout le reste…) pour apercevoir l’église haute du village après les pins, le Pic du Taoumè caché dans ses collines, la ligne de crête jusqu’au museau du Garlaban à déguster avec modération comme des chocolats traditionnels. Derrière un mur ancien du violet prunus, devant celui-ci le jaune du mimosa a passé son temps, les coquelicots rouge prennent le relais dans ce virage d’un Printemps bien sonné désormais.

Pas d’autres cloches que moi et ce « molosse » enchaîné à sa joggeuse, bien moulée dans son legging, nous nous croisons furtivement à hauteur du bassin… de rétention, elle aussi aura une pensée pour ces Chips d’Allauch, les bleues comme les traditionnelles, tellement bonnes mais bannies de notre alimentation. Plus loin, une image volée également pour toutes les « cochonneries » de la nouvelle boulangerie Marie B., celles sucrées et salées au Super U ou encore les frites du Belge à hauteur de deux autres fleurons de nôtre industrie, derrière son cèdre centenaire et ses cyprès, Notre-Dame-du-Château veille sur nos âmes de pécheurs… et de chasseurs d’œufs, comme annoncé officiellement un peu partout. Drapeaux français, européen et provençal à plat, le long des mâts, au rond-point du portail, avec une fierté presque patriotique je décidais de poursuivre mon retour via l’Avenue de Provence, histoire de ne pas mettre tous mes vœux dans le même panier. A SUIVRE

ÉRIC