Le clan des "c'est si loin"

Profitant d’une après-midi pause dans les travaux, doublée d’une belle journée, je me suis rendu jusqu’au cinéma de La Buzine à pied, un peu plus de 12 km et 2h aller-retour.

Baskets et petit sac à dos pour attaquer le chemin des Charmettes, des plus paisibles sans animaux cette fois, entre les hauts murs d’autrefois et les nouveaux arrivants qui interdisent jusqu’au droit de passage… Dès l’entame du parc, le courant passe extrêmement bien avec ces collines d’Allauch, que j’ai dans le viseur comme cet avion de reconnaissance au-dessus de l’Aire de la Moure, au-delà des fils électriques, le Garlaban d’un côté ou les hauteurs de Marseille en face, semblent reliées par l’usine électrique du secteur d’Enco de Botte. Toute l’énergie des Caillols à Rabatau passe par ici, la nature autour de ces pinèdes ne se préoccupe qu’à peine des golfeurs et leur voiturette, des caddies et leur bunker de sable, la bassine du sain golf n’accueille aucun manifestant !

Pour une fois, le chemin est bien fréquenté, au moins dix personnes un mardi à 15h, la plupart sont urbains et polis, j’ai une nouvelle fois atteint les ruines de l’église de La Salette, presque sans m’en rendre compte, quelques amandiers en fleurs et figuiers sauvages non taillés comme des bonzaïs lui donnent encore plus de cachet. Depuis la chapelle, le chemin de la Salette (exclusivement descendant… dans ce sens de parcours) est d’une facilité déconcertante, on passe l’entrée du golf, quelques belles villas se planquent derrière de grandes clôtures, certains ont bien réaménagé les restanques d’antan, discrète école du chat, canal de Marseille bien plein, la balade urbaine se veut désormais plus fournie en véhicules et maisons.

Bifurcation à 90° sur la gauche pour emprunter le chemin des Accates désormais, au cœur de ce noyau villageois on entend les cris des enfants de l’école primaire et le bruit caractéristique des balles de tennis ou de padel du Tennis Park de Marseille. Plus calme est l’église des Accates, le chemin de Saint-Menet aux Accates sera mon nouvel itinéraire, entre l’EHPAD et les résidences de lotissement, on arrive à hauteur de l’avenue drainant des milliers de véhicules/jour pour la zone commerciale ou les établissements scolaires de La Valentine.

Ouf ! par un sentier/passage étroit encore existant jusqu’à l’IME des figuiers, en attendant de voir pousser toujours et encore des dizaines d’appartements de partout, j’accède enfin à l’entrée du Parc des 7 collines, avec ce fameux Château de la Buzine lequel fait face au plus beau panorama qui soit. Le monument historique accueille ce jour quelques scolaires et pas mal de touristes, nous serons beaucoup plus nombreux que d’habitude dans la salle de cinéma elle -même (que la plupart découvrait apparemment). Pour ce qui est de mon 5^e film en 3 mois, « Le clan » d’Éric FRATICELLI, une bonne comédie française aux accents corses, je me suis plu à imaginer ce « clan des c’est si loin » pour ceux qui détestent marcher, en hommage aux Siciliens du film des 70’s, avec GABIN, DELON et Lino VENTURA.

Éric