Quand ça pisse? (pour les pissacans)

Avec 27° annoncés un 27 octobre, et toujours aucune goutte de pluie, on se doutait bien que les champignons ne seraient pas légion, mais à ce point-là…

Nous partons du parking du Colysée (un mix d’Elysée et de Colisée ?), fermé donc beaucoup moins fréquenté que son homophone romain, quiétude matinale dans ce quartier de la Fève à la sortie d’Allauch, hormis quelques cyclistes qui s’élancent vers Pichauris. Nous en empruntons l’ancien chemin puis passons devant le réservoir local, les insectes non plus ne se battent pas pour aller dans leur hôtel aménagé. A travers deux pins, on aperçoit la rouge aire de la Moure, je suis certain d’avoir entendu une cigale isolée, une rebelle ou une déboussolée probablement ! Dame Nature ne sait plus trop sur quelle saison danser, les aiguilles de pin sur nos caillasses blanches sont sèches comme en plein été, les avis préfectoraux sur les restrictions d’eau viennent d’être prolongés jusqu’au… premier décembre, du rarement vu ! Pendant ce temps, notre Maire nous prévient d’autres privations à venir, éclairages publics, chauffage des bâtiments et des eaux de piscine, illuminations de Noël stoppées dès janvier, pas de patinoire extérieure etc. « La cigale et la fourmi », version 2022/2023, ne fait plus sourire le peuple… ni les responsables.

Revenons à nos hirondelles du Col éponyme, il n’a plus guère d’oiseaux à part peut-être ceux dans les cages à l’arrière d’un 4x4 de chasseur, sur quoi peuvent-ils bien tirer tous les matins dès 7h45, alors qu’il ne fait même pas encore tout à fait jour …? Elle est partie avec mon canif par un sentier transversal, j’ai gardé la piste sise Chemin de la Bourdonnière à Pichauris, tandis que je m’amuse avec mon ombre qui s’étire presque à toucher jusqu’au Pilon du Roy, après avoir flashé sur Marseille et ses hauteurs de l’Étoile, un animal du genre lapinou avec son petit derrière tout blanc se montre une, deux puis trois fois sans que je sois capable d’immortaliser la scène. Pff, ajoutons à cela qu’elle me rejoint totalement bredouille, nôtre maigre cueillette plus loin s’avérera bleuâtre du pied, autrement dit indigeste comme la défaite d’un certain club de foot…

Bref, nous avons atteint le col au terme d’une bonne grimpette, même pas dilatés, la « champignonnière » étant bien molle du tapis pourtant, il commence vraiment à faire soif. Dans nôtre sortie « ALL inclusive », quelques stères de bois fraîchement débités, un autre mou du bulbe (du type mycélium), un beau sapin, un cheval et un poney crottés, une chèvre pour seule compagnie, quelques panneaux d’interdiction bien rigolos et nous voici déjà revenus (après quasi 2h et 6.5km), via le chemin du Vallon de l’Oule, près du vroum vroum assourdissant et incessant de la route du Terme.

Éric