Dérivatifs à fait-divers

Agression d’une femme, lundi matin, à proximité du Parc du XXVIe Centenaire, un parent d’élève poignardé mardi devant un collège, je cherchais en ce milieu de semaine quelques dérivatifs à l’anagramme fait-divers.

Face aux collines, les premiers bacheliers planchent ce mercredi pour la première fois au lycée Monte Cristo de l’Avenue de Provence, top chrono « vous avez deux heures » depuis le panneau « Alau » à quelques pas de la vieille borne marquant la limite des communes d’avec Marseille. Autre inscription s’effaçant avec le temps, de « La Langouste » il ne reste plus aujourd’hui qu’une traverse et un IME construit sur le terrain d’une ancienne villa. En arrivant sur le quartier des Trois-Lucs, dans le 12^e arrondissement, on peut encore y déceler tout le charme d’antan (présenté en août 2019), j’adore passer par cet escalier pentu (surtout en descente), admirer ce portail s’ouvrant sur une allée de platanes, écouter un gazouillis dans une haie, la circulation s’étant tue une seconde.

Suivant la trace d’une assoce proposant la balade (payante!) du quartier, j’emprunte la traverse Roquepin pour une première, des roches, des pins, mais surtout des murs de villas fermées à double tour et/ou en construction, une partie goudronnée défoncée, bref pas de quoi s’enflammer si ce n’est la vue au loin sur le Monastère de la Serviane, plusieurs fois atteint par d’autres traverses. Une autre « spécialité locale » que de se trouver dans des traverses qui ont été fermées par les propriétaires, des impasses donc désormais… La route des Trois-Lucs à la Valentine est d’une simplicité sans nom, elle longe dangereusement (et sans trottoir pendant 20m… dans un virage) le Canal de Marseille qui sort de terre par ici, le nouveau centre de kiné-balnéo construit juste à côté ne désemplit plus. Encombrée par toutes sortes de branchages et débris, la grille renvoie l’eau seulement de l’autre côté de la route où un astucieux système d’écluses peut intéresser l’œil avisé. La Bastide du Mont-Riant devait être une belle demeure, autrefois…

Avant la jardinerie « Marius Ferrat » bien connue par tous les Marseillais, je bifurque sur la traverse de la Pauline, à hauteur des « Carrelages de Marseille » où la publicité grand format ne passe pas inaperçue. Quelques mètres suffisent pour retrouver la quiétude du canal grillagé et un champ de coquelicots où trônent non pas une, mais deux curiosités. Si l’ancienne éolienne a bien entendu toute sa place sur ce terrain jouxtant un lotissement, comment a-t-on pu autoriser l’implantation d’équipements de radiotéléphonie sur ce terrain de 3500m² ? Probablement voué à la construction, cet espace va perdre de son charme, même déguisée en sapin de Noël, une antenne 3, 4 ou 5G n’est pas un cadeau pour les riverains, rien de nouveau à l’Ensoleillée. Ici non plus, on ne peut pas accéder au canal, ni redescendre vers le Cimetière des Vaudrans, pas plus que le chemin d’antan ne peut rejoindre la Traverse de la Salette comme l'indique Google, à tort. Re-demi tour !

Après la Station Élévatoire de la Marionne (et son portail siglé), aux abords de la polyclinique de La Phocéanne, les jardins potagers « Magali AIGUIER » ou la Minoterie du Sud (anciens Grands Moulins MAUREL) face aux marronniers pour rappeler tout le passé agricole et industriel du secteur, les greniers à blé couplés à l’eau du canal ont permis au quartier de prospérer. Panzani, Heineken etc. sont aujourd’hui servis dans les très nombreux restos du coin, non loin du Centre Commercial de La Valentine, où un énième drame allait se dérouler en début d’après-midi au magasin Cultura. Re-re-demi tour après quelques achats, et me voilà à remonter la Traverse du Grand Vallat (ruisseau en Provençal) et d'autres belles villas jusqu’au fournil des Trois-Lucs, lequel fleure bon le pain  chaud, l’esprit (presque) vidé après 2h et (presque) 8km, pas mal comme dérivatifs, non ?

Éric