Jour de clasico !

Avec nos amis Toulousains nous partons en ce dimanche de Pâques, par ailleurs jour de classique(s), à la découverte du Parc National des Calanques après l’avant-goût séduisant de la Route des Crêtes la veille au soir.

Après les recommandations et préparatifs d’usage (les calanques ne s’improvisant généralement pas), la route très dépaysante menant au village des Goudes puis à la calanque de Callelongue, « le bout du monde » pour les anciens marseillais, apporte dès dix heures du matin son lot d’étonnement et de presque embouteillage. Parqués à la locale, nous chauffons les mollets non pas en suivant la plupart des nombreux touristes (selon les dires des jeunes gens du PNC renseignant les candidats à la rando), mais en empruntant le trajet droit devant direction le Sémaphore. Comme avec Vincent en décembre 2019 (!), la houle et le mistral glacial en moins, nous apprécions la quiétude des lieux, seuls au monde ou presque, à gravir ce sentier de caillasses au pied du Rocher Saint-Michel où poussent tant bien que mal quelques pins ou cistes cotonneux accrocheurs, entre autres espèces. Première pause obligatoire d’abord au niveau du col, ensuite sur les marches « bain de soleil » offrant une vue imprenable sur l’entrée de Marseille. Des îles du Frioul à Maïre proche de nous, en passant par Riou, Plane, Jarre et son Jarron face auxquelles nous déjeunerons plus tard, rien ne manque à nôtre beau panorama, si calme malgré quelques embarcations de pêcheurs ou de plongeurs.

La descente se fait ensuite via le sentier noir, tout en lacets pour rejoindre le chemin dit principal pour tous les autres, effectivement déjà nombreux pour l’heure. Le ciel légèrement voilé m’inquiète mais nous empêche d’avoir trop chaud, les pins n’accueillent pas encore les cigales mais offre quelques pauses fraîcheur, j’ai arrêté de dire « bonjour » tant cette foule naissante me désespère tous les cent mètres… (« je connaissais bien les Goude ou Goods, je ne sais plus comment on dit, mais je me suis déjà baignée à Callé Longué » – prononcé à l’espagnole ? – heureusement que ces deux-là n’avaient pas le maillot du PSG, elles auraient fini à la mer).

Passons la Calanque de la Mounine, première d’une longue série séduisante, le sentier de plus en plus proche du bord de mer s’avère par endroits un poil exigeant, roches extrêmement glissantes, « marches » plus ou moins hautes, on ne peut décemment pas venir ici en tongs ou claquettes !!! J’arrête de rouscailler pour causer des Falaises Soubeyranes puis du Bec de l’Aigle au loin, l’enchainement Cassis, La Ciotat, Bandol, Toulon… se perd dans l’horizon.

Malgré l’heure (seulement) de l’apéro, la Calanque de Marseilleveyre est embouteillée, le resto fait déjà le plein à 11h30 alors que le ravito arrive par Zodiac… nous proposons de poursuivre au-delà « du Belge » voir si les 07, 17, 27, 37, 47, 57, 67 et même 77 du parking, ont été plus loin que les sets de table. Jour de classique, haut en couleurs, et pourquoi pas sans public, Christine & Jean-Yves semblent aussi apprécier la solitude en pleine nature ; au retour nous leur montrerons quelques endroits plus discrets où se baigner dans un endroit retiré près des cabanons et plus que fleuri (formidables griffes de sorcières), donne un cachet supplémentaire quand les crèmes solaires et ces maudites enceintes envahissent le moindre mètre carré de sable ou de galet.

Nous continuons donc dix minutes avec quatre sexagénaires marseillaises lesquelles glissent dans le petit « pierrier » pour tenter de s’isoler à la Calanque des Queyrons, dont les gros blocs rocheux sont omniprésents et déconseillent la baignade (en plus de la « pollution » des fonds marins). Encore autant à sillonner le long du littoral et nous voici arrivés à la Calanque de Podestat où, malgré les même conseils d’éviter la baignade à cause de la proximité de Cortiou, je n’ai pu résister d’emblée à piquer une tête. L’ayant regretté en janvier dernier, je ne suis pas peu fier d’annoncer mon premier bain 2022 un 18 avril dans une eau, certes turquoise, mais « glacée » dans les 15° à mon avis, confirmé par la météo marine. Autrefois, nous avions l'habitude classique de Marseilleveyre entre amis les 1^er ou 8 mai dans l’espoir de se baigner, avec le monde recensé pour ce long w-end pascal, et de vacances scolaires, on comprend mieux la nécessité absolue aujourd’hui de restreindre certains accès à compter de mi-juin. Pour l’heure nous avons bien profité d’une bonne et belle balade de 11km en 4h30 chrono (dont 1h de pause pique-nique), je préfère ne pas m’étaler sur le trajet retour… on reviendra assurément par ici mais pas avant l’automne. Après le jour de classique haut (sémaphore à 109m), de classique premier bain dans une calanque, deux autres classiques télévisés (cycliste et footballistique) nous attendaient le soir venu, histoire de bien récupérer avant le lendemain...

Éric