Entre Oasis et Paradis

Tout au bout d’Allauch, plus vraiment à Fontvieille et pas encore en vue des Bellons, il y a un petit bout de terre coincé entre Oasis et Paradis : presque que du bonheur…

Qui a eu cette idée, courte sinon folle, de proposer le chemin de l’Oasis comme ressource matinale, promenade de moins de deux heures histoire de ne plus rouiller sur canapé. Sans carte ni étude profonde du secteur, nous nous garons au bout du chemin de Montespin (ça monte… et il y a des pins) à proximité du lieu de captation de gaz, déjà évoqué. L’endroit est calme, sans chasseurs ni randonneurs, juste des riverains s’activant dans leur jardin. L’ancienne route goudronnée laisse place à un chemin empierré fort agréable, entre deux piles, nous empruntons le Carraïre de Barquious c’est-à-dire le chemin avec réservoir d’eau pour mener les troupeaux, par exemple en haut de la colline au Pas dei Menoun, où nous étions montés (par Cante-Perdrix) dernièrement avec des amis.

Hop hop, clic clac, nous sommes en pleine période de floraison, la garrigue se teinte de jaune (argélas), de violet (iris) et même de couleurs panachées avec ces cistes cotonneux, en occupants des lieux. Un peu de thym, pour des études de comparaison scientifique, quelques « piquants » et nous voilà directement plongés dans un endroit bien peu fréquenté, de seulement quelques animaux (un écureuil et un oiseau ont eu l’air encore plus surpris que nous) et de chasseurs en période ouverte, mais si les crottes des premiers disparaissent avec le temps, les merdes des seconds restent à demeure.

Les pierres de ce chemin sont bien agencées de manière à rendre aisée la progression d’un temps révolu, bien longtemps que plus personne ne passe par là, des interdictions grillagées face aux Têtes Rouge et Ronde (rien de personnel...) que l’on devine, les prestigieux Taoumé et Garlaban font quelques apparitions au loin, mais les butineuses du coin n'ont qu’une envie : sucer le nectar d'ici ! (voir plus bas une opération captée en rafale) Sans eau ni coupe-faim, malgré les appellations locales, nous ne parvenons pas jusqu’au chemin des Bellons a priori en contrebas, aussi nous rebroussons chemin pour de nouveau emprunter ce sentier en direction de la Baume des Pestiférés un peu plus haut. Ce sera sans nous cette fois, juste un bol d’air comme pour ce retraité avec son chien et son appeau électronique, dans son jardin de « stones » et charme d’Éden.

Éric