À fleur de pots

Puisqu’on me dit à fleur de peau en ce moment, rien de tel que deux heures de marche urbaine, comme une fois par mois à philosopher à pied jusqu’à la pharmacie, soit un peu plus de 8km A-R.

« Peut-on faire du b(i)on sans faire du bien ? » suggère la publicité, la vache, quel sujet imaginaire de « pis-losophie » ! Le moindre arbuste, arbre ou massif de mon quartier s’est mis en couleur, les amandiers, arbres de Judée ou iris multicolores répondent fièrement aux fruits de mon figuier, le printemps est bien là malgré les gelées attendues pour le lendemain.
D’autres affiches annoncent pour le 3 avril la 25^e fête des plantes et des fleurs, à voir les préparatifs des particuliers comme des employés municipaux, chacun honorera le rendez-vous, Traverse Maujano, Chemin de la Miougrano, Avenue de Provence… ça fleure déjà bon.

À hauteur du rond-point du portail joliment arboré, la piste protégée prenant fin, je vais opter pour le Chemin de la Bauquière tout aussi calme malgré des travaux de nouveau réseau d’eau potable. Très appréciable ce sens unique, pas ou peu utilisé à cette heure-ci, d’où l’on a une vue incomparable sur le bas du village, blanc, jaune, violet ou rouge, les bas-côtés sont tapissés de petites fleurs, de marguerites, de coquelicots. La campagne au pied du clocher, presque. Derrière les panneaux d’interdiction de la ville, se cachent d’autres espèces comme des figuiers de barbarie, jonquilles ou orchis de Provence, comme l’homme-pendu, l’endroit des Gours est interdit pour sa dangerosité.

Du Chemin Va à la Fontaine, défense absolue d’approcher l’ancienne maison, puis de nouveau sur le bord de la route passante, les abords des trottoirs sont toutefois bien agréables, entre les roseaux, les romarins fleuris, les ajoncs de Provence ou les oliviers dominant le massif de cet autre rond-point. Après les Embus, les Tourres, voici la Tiranne et les Collets Blancs avant d’arriver à la pharmacie du Bocage, d’autres parterres de fleurs sont attrayants, sans le bruit des voitures, un autre affichage préconise la visite commentée, chaque dimanche, du Moulin à Vent, vu le temps annoncé ça devrait tourner des ailes.

J’emprunte ensuite au retour le Chemin des Mille Écus, pourtant gratuit, qui passe à proximité de l’hôpital et d’une école « la farandole », où la récré enchante les riverains, le quartier de La Pounche est traversé ici par le Canal de Marseille, interdit lui-aussi, mais qui donne quelques belles perspectives, souvenir des temps anciens où l’on pouvait probablement flâner. Chemins de Carambot, de Cassaou, de Poucet, même pas perdu ni vu le loup en chemin (du Trou du Loup) juste une petite tarente, sans queue, aussi surprise que moi, mais une b(i)onne balade mensuelle en souvenir, sous ciel bleu et dans des temps respectables et respectés.

Éric