Moins ensoleillée qu’en mai 2019, la promenade bédoulenne de 4km en une heure s’est avérée prématurément printanière.
À moins de 3 semaines du printemps officiel, de nombreux promeneurs profitent des vacances scolaires, qui pour pique-niquer, qui pour chercher des asperges sauvages, qui pour flâner tout simplement. Malgré ce ciel voilé par des brumes sahariennes radioactives (!), nous trainons nos particules élémentaires en forêt où le chantier de débroussaillement a fait place nette, les cigales vont pouvoir s’éclater d’ici quelques mois.
En attendant, ce sont des petites fourmis qui prélèvent une à deux poignées d’asperges, Nath en a trouvé une, taxée de « nucléaire », d’au moins un mètre de haut. On en profite aussi pour déraciner proprement un jeune ciste cotonneux dont les fleurs mauve et jaune égayeront le jardin, ramasser un brin de thym et de romarin (déjà en fleurs, blanches ou violettes aussi), en n’oubliant pas d’admirer ces premiers orchis géants sortis de terre.
Le bord de falaise constitue un point de vue incontournable sur le Pic de Bertagne, le sentier caillouteux (mais ombragé en cas de chaleur) permet également une belle vue sur les vignes du Grand Rouvière en contrebas. Cheminement agréable en boucle depuis les hauteurs du cimetière, apparemment prisé de la part de pas mal de Bédoulens qui peuvent s’enorgueillir d’avoir un agréable village.
Traversons (prudemment) la départementale D1 pour gagner la place de la victoire, au bout de la petite rue qualifiée de boulevard des alliés, où les amandiers en fleurs rivalisent de beauté paisible avec l’église locale (Saint Jean-Baptiste 1734) à la vierge noire au fronton, construite comme la mairie et l’école attenantes avec les matériaux de l’ancien village de Roquefort. Même sans astre fort brillant, le cadran solaire est d’une originalité incontestable, les cyprès, iris et autres pins locaux complètent un cachet bien provençal, Bédoulen en double.
Éric