Tu l’mets où là, le Taoumé ?

Parmi tous les sommets du coin (Garlaban, Pilon du Roi, Mont Julien, Mont du Marseillais, la Grande Étoile…), le Pic du Taoumé (667m) décrit dans les souvenirs d’enfance de M.Pagnol, manquait cruellement à notre découverte des collines d’Allauch et environs. Partis du quartier allaudien des Bellons, le sommet est indiqué à 3km5 pour 1h15 de marche, c’était sans compter sur cette première chaleur d’avril, un sac alourdi par le pique-nique, un manque d’entrainement, une santé défaillante… bref, heureusement que la beauté des lieux, ce calme impressionnant sous le ciel impeccablement bleu, la patience de ma partenaire aussi, contribuent à avancer en grimpant vers un seul but : les cimes.

Nous reconnaissons bien Tête rouge et même Escaouprès pour y avoir randonné quelques fois, en solo ou à plusieurs, qui se dressent face à nous. On laisse le dernier point de chasse, la dernière habitation comme une porte vers les sommets, la terre rouge devient calcaire, à la croisée des chemins nous regardons et nos pieds et le ciel. Allez, encore quelques suées, l’expression « Paris-Roubaix provençal » empruntée à un ami écrivain nordiste me convient parfaitement, mais j’ai grand mal à suivre l’échappée aujourd’hui malgré un circuit pavé de bonne intention.

Bien qu’ayant une tête de déterré, et un cœur atteignant les bpm maxis, je goûte la succulente sensation de dominer le tout Marseille, l'avis positif l’emporte sur la déception de ne pas pouvoir (physiquement) continuer vers les grottes de Grosibou, Baume Sourne etc. En relisant Pagnol, je saurais enfin désormais où le mettre sur une carte ce (bien) fichu Taoumé.

Éric