"Veyre" du rêve

Après les sorties nautiques au Frioul (2019), Gorges du Verdon (2020) et Porquerolles (2021), nôtre Captain Loïc nous a conduit en toute sécurité et maîtrise jusqu’à la Calanque de Marseilleveyre.

Avec la gratuité et la facilité de cette nouvelle mise à l’eau directement dans le Vieux-Port, l’embarquement à bord du Zodiac, puis le départ face au MUCEM en s’éloignant de Notre-Dame-de-la-Garde ou du Palais du Pharo, auraient presque déjà comblé nôtre satisfaction de voguer. Début septembre, sous des températures encore plus que clémentes (25° dans l’air comme dans l’eau du port), une fois dépassé le Feu de la Désirade, nous longeons Malmousque avec les îles du Frioul en point de mire, plusieurs voiliers ou bateaux à moteur autrement plus véloces se disputant les trajectoires avec d’imposants ferries. Quasiment au ralenti, nous entrons dans le Vallon des Auffes sous le regard des pêcheurs, nageurs et autres amateurs de bouillabaisses (Chez Fonfon) ou de pizzas (Chez Jeannot).

La suite est toute aussi plaisante, les îles d’Endoume dont le Fort Gaby abritent quelques apollons ou naïades aux seins nus, à 24H près nous aurions pu filmer ces trois dauphins jouant avec les flots du littoral marseillais. On aperçoit déjà le Rocher des Goudes, maintes fois arpenté, la mer est calme mais nous prenons le temps d’arriver à hauteur du « bout du monde », les îles Maïre et Tiboulen (plus petite sur sa droite) en ont vu passer des marins depuis des siècles, et pas que d’eau douce ! La géolocalisation nous indique la Baie des Singes, la fameuse, avec son restaurant réputé, ses bronzeurs alanguis, ses nageurs comblés, ses navires de différentes tailles au pied des falaises blanches de « Maïre ».

Nous jouons les guides terrestres, en pointant aux enfants le Sémaphore qui trône 109m au-dessus de la calanque de Callelongue, on leur fait deviner la Grotte Saint-Michel ou leur détaille les Falaises Soubeyranes au loin, avec ce ciel dégagé nous voyons même au-delà de Cassis ou La Ciotat, jusqu’au littoral varois.

Devant nous, se dresse désormais l’archipel de Riou, toutes les îles de Jarre (et son Jarron), Riou et Plane (ou Calseraigne, la plus aisément identifiable) ne sont pas toutes accessibles, probablement nous nous approcherons des plages et calanques une prochaine fois… Moins d’une heure de navigation, en musardant, et nous sommes déjà devant la Calanque de Marseilleveyre où des centaines de randonneurs ont achevé leur périple dominical, il est 16h et d’autres arrivent à peine. Plus une seule place au restaurant, à peine un peu plus sur les galets, seul nôtre recoin « secret » serait disponible pour piquer une tête, le thermomètre à 18° refroidissant les plus volontaires…

Les jambes par-dessus bord, nous rebroussons « chemin », en contournant cette fois l’île Maïre par bâbord (la gauche, quoi) avec seulement quelques gabians et plongeurs pour compagnons, une seule rafale projetait le fétu de paille à l’eau, la virtuosité de nôtre pilote permettait de le récupérer sans dommages. Drapeaux français et corses au vent, le taud rabattu, nous voguons encore de longues minutes tels des pirates à l’accostage de Marseille où, après son extrémité la plus au sud, elle nous délivra encore quelques beaux atours.

A commencer par la non moins célèbre Corniche Kennedy, Cercle des Nageurs Marseillais, Hôtel Pierron, Villa Gaby, Marégraphe, Anse de la Fausse Monnaie, Passedat le Petit Nice, Ruhl, Villa Valmer, etc. autant de coins fabuleux où les villas huppées d’antan rivalisent de naturellement beau avec les cormorans, calés sur les rochers de l’IMBE. Entre deux voiliers, et pas mal de « fadas » pressés de rentrer, nôtre capitaine proposa de nous faire un tour devant le lieu d’expo de la Grotte Cosquer, la Major en toile de fond, puis de nouveau ND-de-la-Garde tout là-haut, et enfin un autre endroit « secret », la Casa Delauze sur ses pilotis des plus pittoresques dans le petit port face au Fort Saint-Jean ou la Tour du Roi René.

Enfin nous sommes revenus presque à quai, doublés par une navette maritime de l’Estaque, et d’enchaîner avec le métro sous l’Ombrière, après avoir sommairement parcouru le salon des associations marseillaises, conclusion d'une belle après-midi en mer de bien « veyre » Marseille, sinon de rêve.
MERCI LOÏC ET ELSA

Éric