Bleus des causses

Plusieurs années que nous remettions la découverte de l'étendu Plateau de Siou-Blanc dans le Var, à environ une heure d'ici entre Signes et Solliès-Toucas. Même pas fait « chiou blanc »...

Juste après les indiens de Cuges-les-Pins et les apaches vers le circuit automobile du Castellet, la forêt de chênes-lièges n’est pas sans nous rappeler quelques beaux endroits indigènes des Corses, et probablement d’Écosse ou bien des Causses. Sans kilt ni whisky, mais tout de bleu vêtu pour honorer les rugbymen victorieux, nous découvrons le plateau et ses terres plus ou moins arides, aux nombreux départs de balades plus que de randonnées en bord de route. Plusieurs abris, jas et avens ont marqué les lieux, de nombreuses boucles permettent de les relier, nous commençons par rendre hommage aux maquisards du secteur, d’abord sur le parking de la ferme de Siou Blanc puis devant la stèle quelques 200m plus loin.

Troué comme du gruyère, le secteur accueille quelques curiosités géologiques pointés ça et là, les avens sont souvent peu visibles et à peine marqués par des poteaux du CG83 (Aven Claude, Aven Claustre, Aven des Trois Marins…), les sentiers correspondants généralement à des boucles, nombreux. Nous suivons le tracé vert qui devra se confondre avec le rouge un peu plus loin, pour la Boucle de l’Éléphant de Pierre que nous avions prévue. A l’intersection du jaune fléché l’aven Cyclopibus, nous continuons dans ces sous-bois faciles à parcourir MAIS sans grand intérêt ni visuel ni olfactif, entre deux arbres on a aperçu Bertagne au loin, la mer n’en parlons même pas, le chat charme est plutôt maigre…

Heureusement les colchiques s’ouvrent sous nos pieds, quelques empilements pierreux nous rappellent d’autres lieux où les « roucas » sont tout aussi « traoucas », depuis que nous avons croisé la piste, c’est encore plus lisse à tous les sens du terme. Yeux ouverts pour regarder le poteau (les panneaux n’y sont plus), l’option main gauche pour trouver LA curiosité principale s’avère la bonne, on dirait effectivement un éléphant avec sa grande trompe dirigée vers le sol et de toutes petites oreilles… Je parle du minéral, et non du minet qui râle, clic clac pas le temps de s’allonger, juste de découvrir le passage intérieur et deux initiales E O, même pas les nôtres.

Quelques centaines de mètres et nous arrivons à la Sente de Roucas, la route est toute proche, les promeneurs de chien également, avant de suivre la Lébrière, nous allons en quelques minutes de route à l’Abîme des Morts dont la protection grillagée n’a que le nom, le trou semble en effet plus béant que les précédents, pas de quoi planquer « ben, l’aven ». Repartis sur la trace jaune, nous longeons cette route peu fréquentée aux abords bien débroussaillés récemment, juste après la citerne affreusement taguée, nous optons pour tirer le pique-nique du sac, face au soleil et légèrement protégés du vent qui se lève. Avec pâté et fromage, nous jouissons de nos spécialités françaises avant de retrouver le véhicule, quelques 6 à 7km et 2h30 plus tard. Pensée émue pour l’ex-rugbyman international local Christophe DOMINICI qui a certainement marché sur les causses, plus qu’à son tour. Et pour résumer le tout, la photo ci-dessous postée sur les réseaux sociaux.

Éric