Tombolo, dolmen et autre guérite napoléonienne

(…) Bref, le défilé des gras du mardi se poursuit mais sans carnaval, la flore méditerranéenne typique se conjugue ici avec la rigueur des roches de couleur ocre sous le soleil, les pins tordus (ou brûlés) répondent visuellement aux empilements de galets ou tipis de bois flottés disséminés ça et là, les posidonies et les figuiers de barbarie attendent paisiblement le chamboulement des prochaines saisons. En quelques minutes depuis la Plage de la Douane, nous sommes déjà rendus à celle de Taillat, avec son cap tout au bout (annoncé à 20mn) et son acolyte du Cap Lardier sur la droite, après l’immensité blanche de la Plage de Briande, beaucoup plus immaculée que la dernière fois.

Nous profitons qu’il n’y ait personne ou presque pour monter au sommet du Cap Taillat (63m), par une sente latérale qui part juste après le tombolo marquant la séparation entre les deux communes. D’un côté comme de l’autre du « Cap Cartaya » (autre appellation), la vue est imprenable sur une bonne partie de la côte au sud de la presqu’ile de Saint-Tropez, sans doute pour cela aussi qu’une guérite Napoléonienne y avait été érigée. Nous pique-niquons tranquillement à l’abri des regards jusqu’à ce que Côme, Vianney et Merlin ne déboulent pour gueuler sur leurs grands-parents qu’ils ont faim, délirer ensemble sur les marées, enjamber de concert les ganivelles, faire des selfies à pic avec leur aval…

Largement temps pour nous de repasser par la Plage Ranc, puis de bifurquer au-dessus de la Douane en direction du Dolmen de la Briande annoncé à quelques minutes. Dans un décor de western à la « Django », cactus et vautours en moins, les troncs brulés par l’incendie de 2017 ne nous découragent pas d’arriver jusqu’à ce haut lieu riche archéologiquement (sépulture de -3000 avant JC), même s’il ne reste plus grand-chose. Hésitant plusieurs fois à revenir par une boucle à travers les vignes locales, nous optons finalement par le chemin retour inverse où la luminosité post-méridienne donnait quelques autres couleurs aux différents paysages.

Et beaucoup plus de monde aussi, à voir les numéros des plaques d’immatriculation ou les maillots parisiens (au moins 3) à quelques jours du Clasico… Pas même un bonjour ou un usage des politesses/priorités, heureusement que j’étais zen et finalement plutôt convaincu de la beauté du coin (même si c’est loin 2x2h de route pour autant sur place), à refaire probablement une ultime et prochaine fois depuis l’Escalet jusqu’au Cap Camarat. Certainement à la même période pour profiter des mimosas en fleurs.

Éric