Hérault isthme débordant

Depuis Saint-Martin-de-Londres, à une trentaine de minutes au Nord de Montpellier, l’occasion de sillonner le haut de l’Hérault et en particulier les gorges d’un fleuve côtier (presque) en crue après l’important épisode cévenol de la Toussaint.

De nombreux cueilleurs de champignons sur le bord des routes, mais également du côté du site préhistorique de Cambous, que nous atteignons en une dizaine de minutes d’un chemin rocailleux, dont nous avons loupé de seulement 24h les activités gratuites de la « Faites de la Préhistoire » (notamment d’archéologie expérimentale, ateliers participatifs, démo, visites…) Grrr ! Les girolles ne sont pas les seules attractions de ce joli coin (avec le Pic Saint-Loup au loin), dont la boucle nous ramenait d’abord à l’immense mare pour abreuver le bétail (appelé lavogne ou lavagne dans les Causses) puis au château éponyme, désormais privé. À noter que les panneaux de Viols-le-fort et Viols-en-Laval sont régulièrement vandalisés, les hérauts de nos jours n’annoncent pas toujours le bien au quotidien.

Après déjeuner, nous nous éloignons encore plus de la Méditerranée pour gagner les rives du fleuve, à Saint-Etienne d’Issansac où le pont local (classé MH) offrait une vue impressionnante sur l’Hérault à forts remous. Construit au XIVe siècle, l’ouvrage de 60m pour 2.90m à peine de large, se compose d’arches assemblées de pierres calcaires locales. Une fois les bollards franchis, la circulation est autorisée d’une rive à l’autre, petit jeu « amusant » (et utile) hors-saison, on imagine. Avant cela, nous sommes allés admirer la chapelle romane du XIIe s (également classée) dont plusieurs points d’architectures sont remarquables, notamment le clocher-mur, l’abside ou le portail. Des ruines de l’ancienne bourgade médiévale (incendiée par les protestants) sont également dignes d’intérêt.

D’un pont à l’autre, nous avons emprunté la route sinueuse des Gorges de l’Hérault, avec halte obligatoire pour regarder, et entendre, le fleuve charrier à la vitesse grand V branchages et autres débris. Le site bien connu des amateurs de canoë avait des allures de grands rapides, les chutes aux portes de Saint-Guilhem-le-Désert. Avant de rejoindre l’un des plus beaux villages de France (lire bientôt), halte obligatoire au Pont du Diable connu des pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Plusieurs panneaux explicatifs, un accès sécurisé et aisé, des oliviers chargés de fruits noirs et mûrs presque au (trop tôt) coucher de soleil (maudite heure d’hiver!), un panorama remarquable sur les gorges, l’aqueduc, la « plage » etc, ce pont du XIe siècle classé par l’UNESCO parachevait de belle manière une journée en immersion où l’Hérault nous a dévoilé quelques-uns de ses atouts.

Éric